Il y a deux ou trois ans, un enfant jouant avec des allumettes,
mit le feu au chalet d’alpage de son pe?re, ou? un berger avait,
pour la « saison », sous sa garde, quatre-vingt vaches.
L’incendie e?clata a? une heure ou? les be?tes attache?es ruminaient a? l’e?curie…
Au milieu des flammes, le berger se fraya un difficile et douloureux passage,
et coupa avec un canif les quatre-vingt cordes,
qui retenaient prisonnie?res du feu les quatre-vingt vaches
qui, toutes, purent s’e?chapper du brasier.
Et le berger dit :
« Pour trancher les dernie?res cordes, j’avais si mal aux doigts,
que je n’arrivais presque plus a? tenir mon couteau en main ;
mais si une seule be?te avait du? mourir dans les flammes,
je m’y jetais, et mourais avec elle ! »
« Quel est le berger, demandait Je?sus, qui, ayant cent moutons
et s’apercevant qu’il en manque un,
ne laisse pas ses quatre-vingt dix-neuf autres a? l’enclos,
et repart dans la montagne pour retrouver la be?te qui s’est perdue ?
Et, l’ayant retrouve?e, ne la mettra-t-il pas, tout joyeux, sur ses e?paules,
et n’annoncera-t-il pas a? tous l’heureuse nouvelle :
mon mouton perdu, je l’ai retrouve? !
Fe?tons ensemble cette joie ! »
L’amour de Dieu pour TOUS les e?tres humains est de cette sorte ;
pour rechercher et retrouver les e?gare?s, les sourds a? son appel,
les raidis et les endurcis, il a besoin des hommes,
qu’il appelle, autant qu’il appelle les e?gare?s.
Sa Parole nous dit :
« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur… »
Bien pluto?t, dites-lui :
« Me voici :quel pan de montagne, quel de?sert
veux-tu que je parte explorer pour toi ? Ou? as-tu besoin de moi ? »
Ne doute absolument pas de sa re?ponse, me?me si elle n’est pas imme?diate :
Il a besoin de toi !
