Le sentiment – souvent complexe – de culpabilite?
est l’un des poisons les plus insidieux, les plus sournois
qui pe?ne?trent le cœur humain et son subconscient :
lentement il les ronge, grignotant la paix qui habitait l’homme
lorsqu’il e?tait petit enfant ;
avec fourberie, il fait nai?tre l’angoisse qui peut,
en des cas extre?mes,
conduire a? la violence, au de?sir de de?truire… parfois soi-me?me.
Dieu ne voulait pas cela.
L’e?tre humain qu’il a cre?e? est son chef d’œuvre, et il l’aime ;
le sait incapable de perfection ;
et son cœur de Pe?re souffre
de constater la douloureuse de?gringolade de l’humanite?.
Aussi a-t-il imagine? une sorte de « troc », de marche? :
Tu apportes, d’un co?te?, ton e?tre abi?me?, endommage?.
De l’autre co?te?, Dieu tient en re?serve l’e?tre remis a? neuf
que tu es destine? a? e?tre, pardonne?, libe?re? pour l’e?ternite?.
Mais voila? : tu es sans prix ; ta valeur unique est inestimable,
et jamais tu ne seras assez riche pour en payer le prix…
Aussi, folie d’un amour sans mesure,
l’« affaire » se fera entre Dieu et Dieu :
son Fils paiera le prix le plus e?leve? :
sa vie me?me, au travers d’infinies souffrances ;
seul prix assez e?leve? pour racheter l’a?me humaine,
et o?ter du regard tre?s saint de Dieu
l’horreur de tous les pe?che?s de l’humanite?.
Ainsi, l’homme n’a rien a? de?bourser.
L’e?change a eu lieu en dehors de lui,
et le voila? neuf. Sauf.
Il a e?te? comme transporte? par-dessus la valle?e de l’ombre de la mort,
gouffre be?ant, angoissant,
le terrible et sombre Styx de la mythologie,
et de?pose? de?ja? sur la rive ensoleille?e ou? l’on vit pour toujours !
Il n’a plus qu’a? e?clater de joie,
lancer au Ciel des chants de louange et des cris de joie
dont l’e?cho ira re?pe?ter cet hymne de reconnaissance
de montagne en colline, a? l’infini…
… Et commencera alors une histoire d’amour ! …